Dans les décombes de l'histoire
12 août
Ce matin nous passons en mode sportif pour aller prendre notre douche. Le garde ayant fermé à clé les parties sanitaires, nous avons dû passer par une fenêtre afin d'y accéder. C'est sûr qu'au moins, ça réveille !
Ensuite, on prend la direction de Buzludzha, l'immense maison - qui a la forme d'une soucoupe volante - du parti communiste bulgare. Pour y rentrer nous devons passer par un trou dans le mur (ça nous rappelle le début de la journée !), franchir un autre trou qui donne sur l'étage inférieur et escalader un petit muret. La visite se mérite et promet déjà d'être risquée.
Texte : Laurine Thiodet
Photo : Aurélie Cheron
Laurine Thiodet
Construite en 1981, elle est aujourd'hui abandonnée. Ce lieu est chargé d'histoire et, dès que nous arrivons devant les premières marches, un graph' est écrit en rouge "never forget the past" soit "jamais oublier le passé" afin d'éviter de reproduire les mêmes erreurs...
A l'intérieur, partout des débris. A chacun de nos pas, nous devons faire attention où nous mettons les pieds. Bouts de verre, pierre, éboulement, effondrement... On s'infiltre dans les couloirs avec nos lampes torches. On monte un escalier en piteux état et arrivons à la pièce principale où devait se tenir de grandes conférences. De forme ronde, nous avons une vue à 360° grâce aux vitres (complètement disparues maintenant) qui font tout le tour du bâtiment. Une vue impressionnante depuis le sommet du mont Bouzloudja, sur les montagnes du Grand Balkan. Dans la coupole, une fresque faite en mosaïque est encore en bon état.
Des historiens d'art se battent pour sa sauvegarde car elle a été créée par de grands artistes de l'époque. Au bout d'un couloir, nous trouvons des escaliers -si ce n'est des échelles au vu de leur inclinaison-, et quelques uns osent entreprendre une montée. 15min plus tard, ils se retrouvent en haut de la tour, surplombant tout le relief. Sur le flanc de la tour nous apercevons une étoile géante. Celle-ci est deux fois plus grande que les étoiles du Kremlin. Elle s'étend sur plusieurs étages et le vent s'engouffre dans ses vitraux cassés.
Nous poursuivons notre route ne pouvant nous arrêter à d'autres étapes car notre immersion dans le passé nous a fait oublier toute notion du temps présent.
Nous passons la frontière roumaine et devons emprunter un pont complètement cabossé et en travaux. Cela créé des embouteillages monstres qui retardent pratiquement tous les équipages !
Le soir, la Roumanie nous a accueilli avec un banquet où chacun pouvait piocher ce dont il avait envie de manger. On les remercie chaudement et allons, pour la plupart, nous coucher, épuisés !
